La féérie de Noël c’est aussi le scintillement des décorations de Noël, dont les boules de Noël.
Accrochées au sapin qui incarne soit traditionnellement la promesse que la nature se réveillera au printemps (puisqu’il garde sa verdure en plein hiver) soit religieusement l’arbre, le pommier du paradis perdu, ce dès le Moyen-Âge. Mais au cœur de l’hiver, difficile de trouver des pommiers portant encore feuilles et pommes, d’où la décoration des sapins avec des pommes, des hosties ou des pâtisseries rondes. On entrevoit déjà le lien avec nos boules de Noël.
Au XIXe siècle si le sapin décoré est réservé à l’aristocratie et à la bourgeoisie qui le couvrent de rubans, petits objets, friandises… la population, elle, va revenir aux pommes, fruit peu coûteux et de saison.
En 1858 dans les Vosges que la sécheresse a privées de pommes, un souffleur de verre de la verrerie de Goetzenbruck (Moselle), fabrique quelques boules de verre rouges qui incarnent bien la pomme. Sa créativité essaime à travers les régions et les cultures, rapidement la tradition s’installe, la production explose et bien que le plastique ait grandement concurrencé voire remplacé le verre, la production des boules de Noël en verre continue dans leurs Vosges natales.
Connue pour la production de verre bombé, de verre réfléchissant, utilisés par exemple dans l’optique pour les lunettes de protection, la verrerie de Goetzenbruck utilise donc son savoir-faire pour produire des boules décoratives réfléchissantes de 1858 (jusqu’à 250 000 par an) jusqu’à 1964, où elle stoppe leur fabrication.
En 1998, le Centre International d’Art Verrier (CIAV) de Meisenthal, village voisin de Goetzenbruck, organise des rencontres autour des techniques de soufflage et d’argenture des boules de Noël de Goetzenbruck, permettant ainsi aux derniers verriers témoins de cette aventure industrielle de transmettre aux nouveaux jeunes verriers les secrets du soufflage des boules de Noël. A quand la reconnaissance de ce savoir-faire via le dépôt d’une indication géographique, à l’instar de la Porcelaine de Limoges ?
Non content d’avoir permis le sauvetage de ce savoir-faire, le CIAV l’inscrit dans l’époque contemporaine en lançant en 1999, une ligne éditoriale mêlant modèles de boules de Noël traditionnels réédités et boules contemporaines de créateurs revisitant la tradition.
Par exemple la boule de noël 2020, prénommée “Magma”, est la création de deux jeunes designers Emma Pflieger et Antoine Foeglé, collaborant sous le nom PFLIEGERFOEGLE. Elle ressemble à une capsule d’exploration intra-terrestre réduite au 1/50ème car elle est “une invitation à un voyage hors du commun” pour les deux jeunes designers qui espèrent “que cet hiver, tout comme nous, de nombreux voyageurs embarqueront à bord de Magma” en regardant la boule Meisenthal 2020 orner les arbres de Noël.
– Sylvie BOYER, Paralegal chez Mark & Law
Source :
– Musée du verre de Meisenthal : https://ciav-meisenthal.fr/rubrique/noel – https://ciav-meisenthal.fr/boule/diva – https://ciav-meisenthal.fr/data/WebpageBlocFichier/62/58d0f9974a845.pdf
– https://www.futura-sciences.com/maison/questions-reponses/decoration-origine-boules-noel-8168/