Plainte du New York Times et IA : une reprise hallucinante ?

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Il est courant de parler lors d’erreurs commises par les outils d’intelligence artificielle, d’« hallucinations», terme curieux s’il en est comme s’il était quasiment irréaliste que l’IA puisse se tromper.  

Comment qualifier alors la reprise par OpenAI et Microsoft de plusieurs millions d’articles du journal réputé le New York Times ?  

La plainte déposée devant le Tribunal fédéral de district de Manhattan évoque bien notamment les dommages causés par les « hallucinations » de l’intelligence artificielle, et en demande réparation au vu du lourd préjudice causé notamment à la réputation du célèbre journal.  

En effet, lors de cette reprise, qui permet le développement de l’outil ChatGPT, les chatbots peuvent insérer des informations erronées, ou les attribuer faussement à une source.  

Le New York Times appuie sa plainte sur la reprise de grandes parties d’articles, et non simplement de l’utilisation d’articles pour l’entraînement de l’IA, telle qu’une enquête qui avait été menée sur 18 mois sur l’industrie des taxis de la ville de New York, récompensée par un prix Pulitzer qui a été quasiment intégralement reproduite. 

Le New-York Times a déclaré que l’action en justice “vise à les tenir responsables des milliards de dollars de dommages statutaires et réels qu’ils doivent pour la copie et l’utilisation illégales des œuvres de valeur unique du New-York Times”. 

Puisque la disparition de GPT n’est pas envisageable, nul doute que cette plainte vise essentiellement à instaurer une discussion, tant cette question de respect du droit d’auteur tant au regard du droit moral que de l’exploitation même des droits constitue la pierre angulaire du développement d’une IA viable et s’inscrivant dans l’esprit des législations nationales et conventions internationales.  

Le sujet mérite d’être suivi avec attention et espoir ! 

 

Nathalie FAYETTE, Conseil en Propriété Industrielle et Fondatrice du cabinet Mark & Law